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Veillée d’armes


Alors que leur dernière confrontation remonte à la mi-septembre dernier, les Figaristes s’apprêtent (enfin) à renouer avec la compétition. A partir de ce lundi 22 mars et jusqu’à dimanche, 29 d’entre eux vont en effet en découdre dans le cadre de la 18e édition de la Solo Maître CoQ. Au programme : des parcours côtiers d’une trentaine de milles au large des Sables d’Olonne, une grande course de 340 milles entre Belle-Ile, Ré et Yeu et une météo plutôt clémente, au moins pour le début de semaine. De quoi se (re)mettre doucement mais sûrement dans le bain. Une aubaine pour les nombreux bizuths, forcément un peu moins stressés de faire leur entrée sur le circuit dans ce contexte. Une opportunité pour tous les autres de replacer posément leur fond de jeu.


Crédit photo : Christophe Breschi


Certains sont des « habitués » de l’épreuve, avec déjà au moins cinq participations au compteur, à l’image d’Alexis Loison (Région Normandie), Gildas Mahé (Breizh Cola), Fabien Delahaye (Laboratoires Gilbert – Loubsol), Éric Péron (French Touch) ou encore Xavier Macaire (Groupe SNEF). D’autres, en revanche, sont de parfaits rookies, à la fois sur la course et sur le circuit des Figaro Bénéteau comme l’Italo-américaine Francesca Clapcich (State Street Marathon Fearless), Philippe Hartz (Marine Nationale – Fondation de la Mer), Charlotte Yven (Team Vendée Formation), Estelle Greck (RLC Racing) mais aussi Alexis Thomas (La Charente Maritime). A la veille du coup d’envoi de l’épreuve, ces derniers l’avouent sans détours, le stress est palpable et les questions sans réponses bien trop nombreuses dans la tête. Certains affichent néanmoins un certain calme… apparent tout du moins. « Si j’ai de l’appréhension ? Je n’en ai pas encore eu le temps ! », s’amuse Philippe Hartz. Le Toulonnais a monté son projet en express (à peine deux mois) et n’affiche que cinq jours d’entraînement à bord de sa monture en plus de son convoyage pour rallier Port Olona. « Je n’ai pas d’expérience sur le support mais je suis très motivé. Cela étant dit, je ne me mets pas de pression sur les épaules. Mes buts sont de ne pas casser le bateau et d’être à l’arrivée. Le bonus serait de ne pas finir dernier. Au final, c’est un plan très pragmatique ! », commente, non sans humour, le skipper qui signe un retour audacieux à la compétition après 17 années passées dans les Commandos Marine. « Il n’y a pas de notice pour faire de la course au large alors ces dernières semaines, il a fallu faire preuve d’un sacré rythme pour réussir à être au rendez-vous en si peu de temps, mais je suis bien entouré », ajoute Philippe qui, par le passé, a longtemps régaté en double avec un certain Adrien Hardy, bien connu sur le circuit, et avec lequel il a notamment décroché un titre de champion d’Europe en 420… il y a plus de 20 ans. « En compétition, il faut réussir à jouer au mieux avec ses forces et à amoindrir ses faiblesses », relativise-t-il, pas mécontent, naturellement, de commencer les débats par des conditions plutôt tranquilles. Et pour cause, la première course, prévue demain à partir de 11 heures, devrait se jouer dans un flux de secteur nord-est soufflant entre 6 et 12 nœuds.


Valider un certain nombre de points et se positionner pour la suite


Même sentiment pour Alexis Loison, vainqueur de l’épreuve en 2018 et grand absent de la dernière édition, en juin dernier, la faute à une opération du genou qui l’a éloigné un temps des plans d’eau. « Je suis content de revenir sur le circuit Figaro et content de revenir sur la Solo Maître CoQ après une année 2020 un peu délicate. Cette course, je l’attends depuis longtemps et les conditions annoncées ont l’air bien cool. C’est super pour une reprise. Cela va permettre de reprendre doucement ses automatismes et de faire de belles manches sur le plan tactique », assure le skipper de la Région Normandie qui aimerait évidemment bien inscrire son nom une deuxième fois au palmarès, pari que, jusqu’ici, seul Nicolas Lunven est parvenu à réaliser. « J’espère faire un résultat mais pour moi cette Solo Maître CoQ est avant tout une épreuve de travail puisque mon objectif reste principalement la Solitaire. Pas question donc, de me perdre dans mes objectifs. J’espère d’abord valider le travail réalisé cet hiver ». Idem pour ses principaux concurrents, en témoigne Éric Péron, skipper de French Touch. « Pour ma part, c’est un retour aux affaires en solo après une Solitaire ratée l’année dernière. J’arrive, par conséquent, avec des objectifs de travail précis, en lien notamment avec la gestion de la prise de risque et l’analyse de perf ». Le Finistérien se réjouit donc, lui aussi, de ce premier rendez-vous de la saison qui s’annonce riche en enseignements, notamment pour ce qui concerne la concurrence. « L’idée c’est de se confronter aux autres, de voir où on en est en vitesse. Donc il ne s’agit pas d’aller jouer tout seul dans son coin mais bien régater au maximum au contact. Le but est vraiment de reposer les bases afin de pouvoir voir où on en est, puis réajuster si besoin. En ce sens, le format de la course est plutôt pas mal car on commence par des petits côtiers. C’est, en quelque sorte, du large en « éprouvette ». Il faudra bien s’appliquer sur les manœuvres, les passages de bouées, les départs…. En somme, tout ce qui fait que le fond de jeu est là et qu’ensuite on peut s’exprimer au large. Ce sera important d’être présent tout de suite », prévient Eric Péron qui sait que prendre l’ascendant d’emblée sera forcément un atout pour la suite de la saison.


Ils ont dit :


Martin Le Pape (Gardons la Vue) : « On a beaucoup travaillé cet hiver au Pôle Finistère Course au Large et on a fait beaucoup de double compte-tenu de la physionomie de la saison. C’est d’ailleurs un peu particulier car après cette Solo Maitre CoQ, la prochaine épreuve en solo ne sera pas avant la fin du mois de juillet. C’est toutefois toujours plaisant de venir ici aux Sables d’Olonne pour disputer la première course de la saison. Pour l’instant, ça s’annonce assez calme, au moins pour les parcours côtiers. Pour ma part, je suis là pour valider le travail réalisé cet hiver et ensuite, évidemment, pour marquer le coup sur le plan de la performance. Je n’ai jamais été le roi des parcours côtiers, ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais c’est bien pour valider tout ce qui est manœuvres et vitesse, même si les bords sont un peu courts. J’ai hâte de voir où j’en suis par rapport au reste de la flotte. »

Gaston Morvan (Bretagne – CMB Espoir) : « On regarde la météo depuis quelques jours et ça va partir dans de super conditions avec du soleil et un vent plutôt faible. C’est sympa de commencer par des petits parcours côtiers d’une trentaine de milles, lundi et mardi. J’ai hâte que ça démarre car c’est un format court et intense. Un format que j’ai beaucoup travaillé cet hiver au Pôle Finistère Course au Large, mais aussi beaucoup répété l’automne dernier pour la préparation à la sélection du Challenge Espoir Bretagne – CMB. Le plan d’eau des Sables d’Olonne est assez compliqué alors il ne faut évidemment pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Pour moi, en tous les cas, l’objectif est, avant tout, de valider ma préparation de ces derniers mois. J’ai bossé sur des points spécifiques et cette Solo Maître CoQ va me permettre de faire un état des lieux par rapport à la concurrence puis de faire des réajustements nécessaires car, ensuite, le reste de la saison va dérouler vite. »


Tanguy Le Turquais (Quéguiner – Innoveo) : « La dernière confrontation en solo remonte à la Solitaire du Figaro avec une dernière étape annulée qui nous a donc tous laissé avec un petit goût bizarre en bouche. C’est vraiment bien de renouer avec la régate. C’est ma cinquième participation à la Solo Maître CoQ cette année, on peut donc dire que je suis un habitué de la course. Je sais un peu où on va et je sais aussi qu’il ne faut pas se mettre trop la pression. Il faut regarder ce qu’on a fait cet hiver, voir ce que ça donne sur l’eau. Les petits parcours peuvent vite mettre le bazar dans le classement général, mais j’adore ça malgré tout. C’est hyper intéressant car ça permet de voir si on est à l’aise dans les manœuvres et tout ça… Maintenant, ce qui compte surtout c’est la grande course et, par conséquent, de ne pas se formaliser sur le classement général. La météo ? Idyllique : vent d’est, soleil… Ça ne pouvait être mieux pour les petits parcours, en revanche ça risque d’être un peu tordu en fin de semaine. Il faudra alors la garder la tête froide. »


Tom Dolan (Smurfit Kappa) : « Ça va commencer avec une météo très tranquille. C’est parfait pour se remettre en jambes, notamment sur des parcours côtiers où on va naviguer forcément très au contact. Cette Solo Maître CoQ est un peu mon chat noir. Je sais qu’en termes de classement, je ne peux pas faire vraiment pire que lors de mes deux premières participations mais je compte bien conjurer le sort. Lors des entraînements, à Lorient Grand Large, on a fait beaucoup de manœuvres, de départ et d’enroulements de marques… Les côtiers ne sont pas un exercice que l’on fait souvent en course au large, mais c’est intéressant. J’attends cependant plus de la grande course, même si je n’ai jamais trop connu de réussite sur ce parcours de 340 milles. Pas de pression néanmoins : le but est avant tout de relancer la machine. Ça risque de piquer un peu la nuit. J’ai déjà pu avoir un aperçu lors du convoyage pour rallier Les Sables mais cela fait partie du jeu au mois de mars. »


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