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Une « banane » piégeuse



Après une journée « off » bien méritée dans la foulée de la grande course disputée ce début de semaine, les 32 marins de la 19e édition de la Solo Maître CoQ avaient rendez-vous pour deux parcours de type « banane », ce samedi. La météo a toutefois donné bien du fil à retordre au comité de course qui a peiné à valider une première régate avant de se voir contraint d’annuler la seconde peu après le départ, faute de vent suffisant en baie des Sables d’Olonne. Dans ces conditions asthmatiques, les marins n’ont pas eu la tâche facile non plus mais les leaders au classement provisoire après l’épreuve off-shore ont malgré tout réussi à tirer leur épingle du jeu ou, à tout le moins, à limiter la casse, à l’image de Corentin Horeau (Mutuelle Bleue). Vainqueur, mercredi, du premier round, ce dernier s’est octroyé une 8e place qui lui permet de conserver une place sur le podium derrière Tom Laperche (Région Bretagne – CMB Performance) et Guillaume Pirouelle (Région Normandie), mais aussi de rester dans le match pour le titre avant la dernière course, demain. Une course qui s’annonce décisive !


Le programme de ce samedi a donc largement été contrarié par les conditions météo. En cause, un vent très faible mais aussi et surtout très instable, en force comme en direction. « On s’y attendait en partant sur l’eau ce matin. On savait que ce serait compliqué et ça n’a pas raté. L’unique manche du jour s’est un peu résumée à des bords un peu tout droits dans de tous petits airs erratiques. Il a fallu faire avec le peu qu’on avait et ça n’a pas été facile », a commenté Achille Nebout (Amarris - Primeo Energie), 3e de l’unique manche du jour validée. Une course finalement raccourcie après que le vent s’effondre littéralement sur le plan d’eau, et largement dominée par le tandem Guillaume Pirouelle – Tom Laperche. « Rapidement après le départ, le vent a molli à 3 nœuds tout en tournant largement à droite. Pour ma part, je suis bien parti, j’ai pris l’avantage de la ligne et j’ai bien anticipé la bascule. Une fois devant, je n’ai eu qu’à gérer car ça s’est vite transformé en train-train », a commenté le skipper de Région Normandie qui continue de faire très forte impression pour sa toute première épreuve en solitaire sur le circuit des Figaro Bénéteau. « Mon expérience passée en voile olympique est forcément un atout sur ce type de parcours », a justifié le marin, sacré champion du monde jeunes de 470 en 2015 et champion d’Europe de la série en 2017.



Certains sauvent les meubles


« Franchement, ça a été une course compliquée. Heureusement, comme Guillaume, je suis bien parti et j’ai bien négocié le premier bord de près. En passant en tête à la première marque, on a réussi à garder nos voiles un peu gonflées contrairement à ceux de derrière qui ont un peu brassé et qui ont eu du mal à déborder la marque », a relaté Tom Laperche de son côté, notant que quatre de ses concurrents, David Paul (Your Name Here), Laurent Givry (Cap Horn) et Piers Copham (Voiles des Anges), Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) ont finalement terminé hors-temps. « C’est toujours très technique de bien régler le bateau dans les tous petits airs. En tous les cas, bien plus qu’il n’y paraît », a ajouté le skipper de Région Bretagne – CMB Performance. Un avis partagé par Corentin Horeau qui est parvenu à sauver les meubles cet après-midi. « C’était, de fait, franchement complexe. Le comité de course a fait ce qu’il a pu mais ça a été bien laborieux. Certains ont pris un gros plomb. Pour ma part, on va dire que je suis toujours vivant après cette course épique », a commenté le vainqueur de la grande course de 327 milles disputée ce début de semaine. « Je suis passé 4e ou 5e au vent mais je me suis fait couvrir par un concurrent et je me suis retrouvé coincé à la bouée avec le courant. J’ai dû affaler puis renvoyer. Au bout du compte, j’ai terminé en 8e position, ce qui n’est pas si mal », a détaillé le Trinitain qui reste pleinement dans le match pour la victoire dans cette 19e édition à la veille de la dernière course prévue demain. « Avec Tom et Guillaume, on se tient en trois points au classement provisoire et derrière, ça se bouscule au portillon. Tout reste à faire. Il va falloir bien préparer le côtier prévu demain », a annoncé Corentin.


Trente-quatre milles pour se départager

Le côtier en question - d’une longueur de 34 milles et doté d’un coefficient 1,5 -, s’annonce donc déterminant pour le classement général. « Ce sera nettement moins la loterie qu’aujourd’hui car un bon flux d’une quinzaine de nœuds est annoncé sur la zone de course. Mon but, évidemment, sera d’essayer de rester devant », a indiqué Tom Laperche qui espère bien inscrire son nom pour la troisième fois consécutive au palmarès de la course. Il le sait cependant, ses concurrents ne lâcheront rien. « Comme d’habitude, il faudra réussir à prendre un bon départ et à être devant d’entrée de jeu. J’avais annoncé avant le coup d’envoi de l’épreuve que mon but était de finir content de ma façon de naviguer et de ne surtout rien avoir à regretter à la fin. Pour l’instant, c’est le cas et j’espère bien continuer jusqu’au bout », a expliqué Guillaume Pirouelle. Verdict demain.


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