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Corentin Horeau rafle la mise



La fin de parcours de la grande course de la 19e édition de la Solo Maître CoQ s’annonçait potentiellement délicate avec l’effondrement annoncé du vent dans la nuit. Elle s’est révélée littéralement épique, avec de redoutables zones de molles, mettant alors les nerfs des marins à vif puis rebattant les cartes à quelques encablures de l’arrivée. Aux environs de 9 heures, Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) a finalement tiré profit d’un léger décalage plus au large que ses adversaires pour remporter la mise, soufflant alors la victoire qui semblait promise à Tom Laperche (Région Bretagne – CMB Performance). Preuve, encore une fois, qu’en course au large, avant le passage de la ligne, rien n’est jamais écrit !




Ce jeudi 21 avril, à 11h35, Corentin Horeau a franchi la ligne d’arrivée de la grande course de la Solo Maître CoQ, bouclant ainsi en tête les 327 milles du parcours entre Belle-Ile, Ré et Yeu au terme d’un peu moins de 48 heures de mer. « Cette victoire fait évidemment très plaisir », a déclaré le skipper de Mutuelle Bleue, auteur d’un très joli coup, à moins de 20 milles des Sables d’Olonne. « Lors de l’édition 2014, Gildas Mahé avait fait la même chose et il avait gagné. J’avais ce souvenir gravé dans un coin de la tête. De plus, renter dans le Pertuis d’Antioche, dans la molle et avec le courant, je ne le sentais pas trop. Pour moi, c’était un coup à être obligé de mettre l’ancre pour ne pas finir à la côte », a détaillé le Trinitain qui est ainsi remonté de la cinquième à la première place. « On savait que si le vent revenait, ce serait d’abord par le large. A un moment, j’ai touché 7 nœuds de vent et je me suis retrouvé sur la route directe. Dès lors, je me suis dit que ça sentait bon pour moi même si c’est resté très irrégulier. Un coup ça repartait, un coup ça revenait. C’est resté capricieux jusqu’au bout mais je savais que c’était moins dur pour moi que pour les autres, plus proches de la terre », a détaillé Corentin qui s’est finalement imposé avec une avance de 51 minutes sur son poursuivant le plus proche.


Des cartes redistribuées mais de la confiance acquise malgré tout


« Je l’avais dit avant même le départ : mon objectif était de gagner cette course offshore. L’important, c’était de marquer les esprits dès la première confrontation de la saison. C’est fait et c’est bien fait », a ajouté le navigateur qui a longtemps oscillé entre les 4e et 6e places avant de faire la différence. « J’ai pris un mauvais départ mais je suis vite revenu. J’ai, malgré tout, encore du travail à faire sur le plan technique, notamment pour gagner en vitesse par rapport à des gars comme Tom Laperche et Loïs Berrehar. Ils ont vraiment très bien navigué sur cette course. Mieux que moi, j’ose le dire. Je suis cependant très content de ce que j’ai fait. J’ai navigué en lâchant mes coups et en ne regardant pas les autres. Je sais qu’en général, lorsque je régate comme ça, les choses se passent bien alors je ne me prive plus », a ajouté Corentin Horeau qui confirme, de fait, qu’il sera indiscutablement l’un des hommes à battre cette saison. Même chose pour Tom Laperche, qui a fait forte impression tout au long du parcours, le dominant une large partie du temps. « J’ai tout donné et j’ai bien navigué sur cette grande course. Je suis évidemment un peu déçu de ne pas la gagner finalement, mais en même temps, j’ai pu voir que j’étais capable de mener plus de la moitié du temps, en tous les cas jusqu’à ce que l’on s’englue dans la molle », a relaté le skipper de Région Bretagne – CMB Performance qui a connu quelques heures pénibles dans la nuit et ce matin, notamment dans le sud-ouest de l’île de Ré. « Je me suis retrouvé dans zéro nœud de vent, avec de la houle et du courant, à faire des 360° sans rien contrôler du tout. Ça n’a vraiment pas été facile mais comme je m’y étais préparé, je n’ai pas pété de plomb », a indiqué le Morbihannais qui est parvenu à sauver sa place sur le podium, contrairement à Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) qui doit se contenter de la 5e place alors qu’il avait, lui aussi, dominé les débats durant une large partie de la course. Il est sans doute celui qui a payé le plus durement la pétole des derniers milles, ce qui a, par ailleurs, fait les affaires de Guillaume Pirouelle (Région Normandie).


Des parcours côtiers au programme de la suite


Ce dernier n’a toutefois pas volé sa place de 3e. Bien au contraire même. S’il s’était déjà fait remarquer sur les épreuves en double l’an dernier au côté d’Alexis Loison, le marin a confirmé que même en solitaire, il était particulièrement solide. « Je suis super content de terminer 3e. C’est vrai que lors des entraînements, j’avais déjà pu voir que j’étais dans le coup mais c’est génial de le confirmer avec plus de 30 bateaux autour de soi en course. J’ai bien géré les premiers bords ce qui m’a permis d’être rapidement dans le match. Je me suis retrouvé dans le paquet des cinq premiers et ensuite j’ai cravaché pour tenir le rythme, notamment sur le long bord de près débridé entre Yeu et Belle-Ile. Je savais que ça pouvait être le moment de se reposer un peu mais aussi celui de pouvoir faire le break avec ceux de derrière. Je n’ai donc pas dormi ou presque. La fin de course a été longue et difficile, avec d’importants trous sans vent. Ça tournait dans tous les sens mais j’ai bien bataillé jusqu’à la fin. A présent, il reste les petits parcours de samedi et dimanche, une perspective qui me plaît plutôt bien », a terminé Guillaume qui sera assurément très à l’aise sur ce type d’exercice après ses longues années au plus haut-niveau en 470. En attendant, comme les autres, il va profiter d’une journée de repos bien méritée ce vendredi.


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