Paroles de skippers
- nicolasgoinard7
- 15 mars 2018
- 6 min de lecture

Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM – CS) : « Moi j’étais prêt à partir ce matin et le bateau aussi, mais comme beaucoup de vent était prévu cet après-midi, c’est une sage décision qui a été prise de retarder le départ à ce soir. Il va malgré tout y avoir du vent sur la première partie de course, au moins jusqu’à l’île d’Yeu, voire Belle-Ile. Après, en revanche, ça devrait s’assagir. La course devrait être intéressante. Les passages clés risquent d’être, pour commencer, la descente vers l’île de Ré qui s’annonce virile et lors de laquelle il ne va pas falloir lâcher le morceau. En plus, on va être en début de nuit, à contre-courant à l’île de Ré. Il va falloir bien jauger entre prendre des risques et se protéger à la terre en faisant attention de ne pas s’échouer avec les vagues. On a vu l’année dernière que ça pouvait arriver très rapidement. Ensuite, il faudra gérer une zone avec très peu de vent où il faudra prendre des décisions importantes. Le but, pour moi, ce sera de prendre mes marques en Atlantique puisque je viens de la Méditerranée, et d’essayer de rentrer dans le Top 8 ou 10. »
Martin Le Pape (Skipper Macif 2017) : « Je ne m’attendais pas du tout à ce que le départ soit retardé. J’étais prêt pour partir à 13h. J’avais fait tous les routages météo pour ça. Ça change tout et il va falloir rebosser un peu mais, au final, c’est sûr que c’est plutôt intelligent de décaler le départ vu les conditions. Je comprends la décision de la Direction de course. Je vais m’adapter, comme toujours. Hier, c’était bien de faire un parcours côtier. Ce type d’exercice n’est pas mon fort et en plus j’étais un peu malade, ce qui n’a pas arrangé les choses, mais j’ai à peu près limité la casse. Clairement, la grande course est mon objectif principal sur cette Solo Maître CoQ. C’est là où l'on va voir qui va être dans le coup pour la saison donc c’est une course importante. »
Éric Delamare (Région Normandie) : « J’avoue que ce matin en me levant, j’étais très stressé. J’ai passé une mauvaise nuit, j’ai eu mal au dos… bref, je n’ai pas bien dormi. Là, d’apprendre que le départ est décalé à 18 heures, ça me soulage un peu. Ça va permettre de passer moins de temps dans les grains. Pour ma part, je trouve ça top. On va faire le parcours en entier malgré tout et pour le début, ça va permettre de moins esquinter les bateaux. Ça va forcément être un peu plus « sécu ». Dans tous les cas, on va faire ce qu’on sait faire et on verra bien comment ça se passera à l’arrivée. »
Damien Cloarec (Saferail) : « Je me suis un peu gaufré hier sur la petite course car j’ai mal navigué. L’avantage c’est que ça remet en question. Aujourd’hui, ce qui nous attend, c’est un autre exercice. Ça s’annonce très intéressant, avec des conditions très variées. Il va y avoir des lignes de grains. Les fichiers ne sont pas très calés encore. On peut penser que ce sera du tout droit mais, comme toujours, il va se passer plein de choses et il y aura du jeu. Ça va remettre vite et bien la machine en route puisque c’est la première de la saison. Il va pleuvoir pendant deux jours et ne pas faire très chaud : tout ça ne vend pas du rêve mais comme à chaque fois, quand on rentrera, on sera content de l’avoir fait (rires) ! »
Alexis Loison (Custo Pol) : « On se doutait un peu que le départ serait décalé et c’est une bonne décision. Ça va quand même faire une très belle manche, avec des conditions toniques pour le départ. Ce qui va changer, c’est qu’on va attaquer la nuit assez vite. D’habitude, sur cette Solo Maître CoQ, le pont de l’île de Ré, on le passe de jour. Là, ça va être un peu différent et il faudra être dedans rapidement. Sur la fin du parcours, on risque d’avoir un passage avec vraiment pas beaucoup de vent mais encore beaucoup de mer. A la clé : des voiles qui claquent et des vitesses de progression délicates. Il faudra être bien lucide, surtout que rien n’est joué au classement. Le mec qui a fait 15e hier n’est, en fait, qu’à 5 points de moi (la grande course affiche un coefficient 3 et celle d’hier un coefficient de 1, ndlr). C’est cool d’avoir gagné la petite course, mais aujourd’hui, tout ça est mis de côté. Pour moi, on est tous à égalité. »
Ronan Treussart (Les Perles de Saint-Barth) : « Le fait d’avoir décalé le parcours, ce n’est pas si mal parce que sinon on partait avec pas mal d’air. Ça va être intéressant, avec pas mal de transitions, des fronts et des talwegs à passer. Il va y a voir un peu de tout : du génois, du solent, du spi, de la molle, du vent… pour une reprise, ça va être bien. Mon objectif premier sur ce grand parcours, c’est de me confronter aux autres pour voir si le bateau est performant. Après, ça reste une course, alors je vais essayer de faire le maximum pour faire le meilleur résultat possible mais ce dont j’ai surtout envie, c’est de naviguer au contact. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait de Figaro alors ça va être bien de voir si les choix que j’ai fait cet hiver s’avèrent judicieux ou non. »
Anthony Marchand (Groupe Royer – Secours Populaire) : « Je doutais du fait que le départ soit reculé ou non. Ce n’est pas forcément une mauvaise décision. Ça évite de casser du matériel dès le début. Ça change toutefois un peu les choses. Ça va faire passer le pont de l’île de Ré de nuit, ce qui est un gros morceau parce qu’on va quand même avoir du vent. Il faudra donc faire attention. Reste que la question, aujourd’hui, c’est « est-ce qu’ils vont nous faire faire le dernier tour autour de l’île d’Yeu avant de rentrer aux Sables d’Olonne ? », car avec la molle annoncée pour la fin de semaine, ça peut retarder fortement les arrivées. Bref, il y a encore quelques incertitudes sur la façon dont ces trois jours en mer vont se goupiller. Les objectifs ? D’une part, faire le mieux possible et d’autre part, qu’Alexis (Loison, son futur co-skipper pour la Transat AG2R, ndlr) fasse hyper bien pour qu’on puisse mettre la pression aux autres avant la transat en double ! ».
Loïs Berrehar (Concarneau Entreprendre) : « C’est bien que le départ soit retardé. Il y a beaucoup de mer et cette Solo Maître CoQ est ma première course en solo donc ça m’arrange un peu. Le truc, c’est que même si on va avoir moins de vent que prévu, on va avoir beaucoup de houle et pour régler les voiles, ce ne sera pas facile. De plus, il ne faudra pas passer trop près des hauts fonds. A la base, je n’étais pas censé faire la course puisque je me prépare pour la Transat AG2R en double avec Erwan Le Draoulec mais comme mon objectif c’est de faire la Solitaire du Figaro ensuite, je me suis dit qu’il n’y avait pas meilleur entraînement. Hier, j’ai fait un départ prudent et fait en sorte de ne pas faire de bêtise. Sur cette grande course, ce sera un peu pareil. Je vais tâcher de minimiser les risques, soigner mes trajectoires, et éviter de casser du matériel. »
Pierre Rhimbault (Bretagne – CMB Espoir) : « Le large n’était pas ma spécialité mais j’ai progressé. Maintenant, j’ai hâte de voir comment ça va se passer. Je suis content d’y aller, d’avoir l’occasion de me jauger par rapport aux autres puis de mettre en pratique ce que j’ai mis en place cet hiver. Je pense que le début de course va être important car il risque d’y avoir un petit train qui va s’installer et en étant derrière, le temps pourra paraître plus long. Le jeu risque de s’ouvrir quand le vent va commencer à mollir. Il y a beaucoup d’incertitudes concernant la deuxième partie du parcours. Ça va être intéressant mais pas facile. En bref, ça va être assez complet. »
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